171 après : La bataille de Sidi Brahim à l’honneur

Un nouveau document historique est venu enrichir nos collections le 23 septembre 2016, date anniversaire de la bataille de Sidi-Brahim.  Il s’agit d’un récit manuscrit de ce combat écrit par le Capitaine Fourié et le Lieutenant Garçon du 2e Zouaves ; tout deux ayant participé à cette bataille qui s’est déroulée du 23 au 26 septembre 1845.

Après l’Algérie et la Suisse, ce précieux témoignage rejoint aujourd’hui les archives du CDHA d’Aix-en-Provence qui en assurera la conservation.

Claude CAPEAU est venu déposer ce manuscrit, qui fait suite à de précédents dons. Adhérent et proche du CDHA, rappelons qu’il est le président de l’Amicale des Réfugiés et Rapatriés d'Afrique du Nord en Suisse à l’assemblée générale de laquelle Joseph PEREZ, président du CDHA, était invité d’honneur en 2015.

Dans cette vidéo, Claude CAPEAU explique notamment les raisons qui l’ont encouragé à confier ce manuscrit au CDHA. Nous le remercions de sa confiance et de l’importance de son don.

Nous ré-insistons sur la nécessité de nous transmettre vos archives - militaires, mais également familiales, professionnelles, notariales… - afin de garantir la pérennité de la mémoire de l’histoire de l’Afrique du Nord durant  la période française.

 

Rappel historique : La bataille de Sidi Brahim, 23-26 septembre 1845 par Gérard CRESPO
Au même titre que la bataille de Mazagran (février 1840), la bataille de Sidi Brahim est entrée dans l'épopée de l'Armée d'Afrique. Dans les deux cas quelques centaines de soldats opposent une résistance héroïque et mettent en échec plusieurs milliers d'hommes de l'émir Abd el Kader.
Le 22 septembre 1845 le lieutenant- colonel de Montagnac sort de la garnison de Djemma Ghazaouet (Nemours) aux commandes du 8° bataillon de Chasseurs à pied et du 2° escadron du 2° régiment de Hussards soit 423 hommes en tout; Montagnac avait été averti de la présence probable d'Abd el Kader dans la région. Il établit le campement à proximité de Dar Sidi Bou Rahal lorsque des cavaliers surgissent sur les crêtes environnantes. Des coups de feu sont échangés. Le 23, à l'aube, Montagnac décide de se diriger avec les hussards sur les crêtes où étaient apparus la veille les cavaliers. Des milliers d'hommes à cheval surgisssent. Les hussards chargent. Mais bien vite submergés par le nombre, ils sont anéantis. Montagnac qui avait réussi à se replier avec quelques hommes se dirige vers le bivouac où il retrouve trois compagnies de chasseurs venus à sa rencontre qui forment le carré. Les cavaliers arabes les submergent, Montagnac est tué. Le capitaine Dutertre est fait prisonnier avec quelques soldats. La 2° compagnie qui était restée au bivouac, tente vainement de secourir leurs compagnons puis se replie vers la kouba du marabout de Sidi Brahim. Ils sont alors 80 Chasseurs qui pendant trois jours vont résister aux assauts des troupes d'Abd el Kader. A trois reprises, l'émir somme les soldats français de se rendre. Le capitaine Dutertre à qui il est demandé de commander à ses hommes de se rendre refuse d'obéir: l'émir le fait décapiter. Le capitaine de Géraux qui organise la résistance dans la kouba répond: "Merde à Abd el Kader, les Chasseurs d'Orléans se font tuer mais ne se rendent jamais". Le Clairon Rolland, prisonnier d'Abd el Kader se voit sommer de sonner la retraite; il sonne la charge! Abd el Kader légèrement blessé à l'oreille, craignant l'arrivée de renforts laisse quelques centaines d'hommes et quitte le combat Le 26, quelques soldats survivants sous les ordres du caporal Lavayssière quittent la kouba, et formés en carré percent les lignes arabes rejoignent Djemmaa Ghazaouet distant de 15 kilomètres. Ils sont seize survivants, 15 Chasseurs et 1 Hussard; 5 d'entre eux succombent à leurs blessures quelques jours plus tard. Le Clairon Rolland toujours aux mains des Arabes réussit à s'échapper; une dizaine de ses compagnons prisonniers furent rendus contre rançon quatorze mois plus tard à la garnison espagnole de Melilla. Au même moment, le général Cavaignac inflige une terrible défaite aux troupes d'Abdelkader vengeant ainsi les morts de Sidi Brahim.

Photo d'ouverture : Jules DALOU, Colonne commémorative du combat de Sidi-Brahim, Oran, 1898, aujourd'hui en partie à Périssac (Gironde).