Les ateliers d'écriture du CDHA

plume

Nous reprenons nos ateliers d’écriture en 2015 !

Ils ont toujours lieu tous les 15 jours, les mardis après-midi à 14h dans les locaux du CDHA.

Les prochaines dates sont :

- le 20 janvier - le 3 février - le 17 février - le 10 mars - le 24 mars - le 7 avril - le 21 avril.

Ce texte ci-dessous est un exercice proposé par Nicole VOLTZ lors d'un atelier d'écriture et réalisé par un des participants. Le titre était : " un début obligé, une fin obligée". L'objectif était « d’écrire entre les deux pour relier les  phrases » à partir d'un poème d'Antoine EMAZ qui était extrait de Caisse claire :

On revient sur les lieux de son enfance...un rêve.

Pourquoi une telle démarche? Sûrement parce qu'il s'agit d'une quête, on veut retrouver tout ce qu'on a perdu, et si l'envie de renouer avec le passé est grande, on craint aussi d'être déçu.

Le véhicule roule en direction du village, à chaque tour de roue, l'impatience grandit. Comment rester imperturbable quand un tel enjeu se joue?

À l'extérieur, le paysage défile mais le regard lui reste tendu vers l'horizon, il ne peut s'en détacher, espérant apercevoir très vite les premières maisons. La distance diminue, aujourd'hui, après tant d'années l'attente s'achève, le moment tellement attendu va bientôt arriver...

Soudain au détour d'un virage un panneau de signalisation annonce: Rio Salado. La lecture de ces neufs lettres va tout bouleverser. On ne contrôle plus rien, ni le souffle qui devient court, ni les battements de cœur qui s'accélèrent, ni la gorge qui se noue, ni les larmes qui coulent inondant le visage sur lequel elles roulent. Respirer, respirer, amplement, lentement. Se calmer, retrouver un peu de sérénité. Il faut reprendre les rênes du cours de sa vie, reprendre le contrôle et savourer tous les instants à venir avec frénésie.

À ce moment-là des craintes affluent, tout a dû tellement changer! Nos souvenirs vont-ils coller à la réalité actuelle? N'a-t-on pas trop idéalisé les lieux?

On appréhende que du fond de notre cœur la peur surgisse à nouveau, peur du fracas de plastics, peur des youyous des femmes algériennes si terrorisant quand ils emplissaient la nuit.

Des souvenirs vont refaire surface faisant revivre nos chers disparus, un père, une tante, une grand-mère qui nous manquent tant. Ces fantômes aujourd'hui invisibles vont nous accompagner tout au long de notre marche, attachés à chacun de nos pas rendant plus prégnants les moments de vie qu'avec eux nous avions partagés.

Quelle est la véritable raison d'un tel pèlerinage, quelles en sont les réelles attentes?

Se réapproprier des lieux si douloureusement perdus, rendre plus de netteté à des images devenues avec le temps un peu floues.

Sera-t-il possible de retrouver l'atmosphère d'antan? Pourra-t-on croiser, au détour d'un carrefour la petite fille qu'on était alors, remonter le temps, revivre son enfance?

Un court instant on se demandera ce qu'aurait pu être la vie si nous avions continué à grandir là-bas. Difficile d'imaginer cette autre existence, le décor a changé, les acteurs aussi. Plus d'un demi-siècle d'absence! Il est impossible d'imaginer le tracé du chemin qu'alors nous aurions pu emprunter. 

Le voyage en terre natale, douce utopie ou future réalité?

Pour l'instant seul en rêve il est permis. Alors on lève les yeux vers la voûte céleste, identique ici et là-bas, trait d'union entre nos deux pays. On espère qu'un jour, un beau jour peut-être ... mais nos pensées s'envolent et on reste à la fin sans histoire, le ciel on l'emporte avec le reste. Il encombre moins.

Venez partager avec nous !