Note de lecture : Fossatum Africae de Jean BARADEZ

Fossatum Africae

Une de nos administratrices, Elisabeth CAZENAVE, a lu pour vous Fossatum Africae suite à un don de la Famille CHERFILS.
JEAN BARADEZ (Colonel Aviateur chargé de Mission à la direction des Antiquités de l’Algérie) et Préface de Louis LESCHI (Membre correspondant de l’Institut, Directeur des Antiquités de l’Algérie), Fossatum Africae, Arts et Métiers Graphique, 1949, Paris.
Le titre renvoie à l’ouvrage militaire qui, sur des centaines de kilomètres, borde les provinces romaines d’Afrique, au Limes de Numidie sur l’organisation des confins sahariens à l’époque romaine.
L’ouvrage marque une étape dans la recherche du passé de l’Afrique du Nord.
Stéphane Gsell dans son Atlas archéologique de L’Algérie engageait les archéologues à l’inventaire complet des ruines éparses sur ce territoire. La photographie aérienne au service de l’archéologie était employée en Syrie dès 1914. En 1934, un pilote civil Pierre Averseng en réalise l’intérêt et procède à des reconnaissances. Une collecte de documents photographiques se constitue et s’enrichit jusqu’en 1941.
Après la guerre, la Direction des Antiquités de l’Algérie rencontre le Colonel-aviateur Jean Baradez. Celui-ci grâce au concours des services du Gouvernement général (Naegelen), de la Direction de l’Intérieur et des Beaux-arts, de la Direction de l’Hydraulique et de la colonisation, du Ministère de l’Air, de l’État-major général, du commandement de l’Air en Algérie, entreprend sur des documents photos, la recherche minutieuse et féconde dont la méthode nouvelle et les remarquables résultats sont exposés dans l’ouvrage ; y sont associés les investigations au sol.
Louis Leschi préfaçant l’ouvrage souligne que ce livre reste une étape, ô combien passionnante, révélant un des « secrets » de l’Empire romain et écrit : « C'est un jalon qui est posé, un jalon magnifique sur la voie de la découverte. »
Abondamment illustré (plus de 500 photos), l’ouvrage comprend des cartes et schémas dus au Colonel Jean Baradez qui nous offre l’opportunité d’un voyage dans le passé durant une période particulièrement florissante de l’histoire de l’Algérie.
« Ma plus belle récompense serait qu’une partie de ce qui fit vivre des hommes sur des espaces aujourd’hui désolés puisse être reconstitué demain sous l’action des hommes : l’archéologie aérienne aurait alors bien servi l’œuvre civilisatrice de la France », conclut Jean Bazadez

Fossatum : dispositif dont le réseau de guets et d’alarme était sans lacune, comme son tracé de forts et de fortins qui court sur les 750 km explorés par Jean Baradez.
On a pu le comparer au mur d’Hadrien en Grande Bretagne.